6.7.12

Un retour difficile


Là, on ne peut pas aller plus loin, à moins d'être un oiseau, la route s'arrête là, au bord de la falaise du Cap Finistère. Un point de vue à couper le souffle.


Brut, aride, désolé, mais aussi, vivant par les pèlerins qui s'y arrêtent. De petits villages de pecheurs, ou l'on peut manger du poulpe, des fruits de mer. Environ 90 km de plus pour y arriver depuis la cathédrale et je viens vraiment de terminer mon premier chemin de Santiago. Je dis mon premier car je pense déjà à repartir pour en parcourir d'autre, comme le "camino del norte" qui part d'Irun, mais aussi celui de "la via de plata" qui part de Séville, plus long, et avec moins de monde sur les chemins.
Je termine fatigué, tant par la distance d'environ 400 km, que d'un point de vue émotionnel.
Que je les aime ces fleches jaunes, parfois visibles, parfois cachées. Elles sont dans le paysage, et maintenant dans ma tête.


Ce chemin, je l'ai fait d'abord davantage comme un défi sportif durant les 2 premières semaines, en trottinant, alignant des étapes de 50 ou 60 km. Puis cette semaine, en marchant au rythme du pèlerin tout en gardant un kilométrage élevé à chaque étape.
J'avais besoin de ça pour discuter avec moi même pour penser et réfléchir à ce que sera "mon demain" et j'avoue que je n'ai toujours pas la réponse, même après avoir touché les épaules de Santiago.
J'ai longtemps cru durant cette semaine que mes souhaits, seraient enfin réalisés, mais je crois qu'il va me falloir attendre encore, ou prendre une autre direction.....


J'y ai vu de belle choses et la solitude aidant certains paysages, sentiers ou villages m'ont parus encore plus beau.
Mais voilà il faut déjà rentrer.....




Je vais citer Sylvain avec qui j'ai pu partager entre Burgos et Leon, 2 ou 3 soirées après étapes:

« Si ces derniers jours m’ont rappelé à quel point le défi physique, sportif que je me suis lancé n’est tout de même pas si facile, ces difficultés me rappellent aussi à quel point je cherche ce genre de situation, ce dépassement qui permet de se sentir vivre et d’approcher aussi de l’harmonie naturelle. Sur un chemin aussi emprunt de spiritualité que le Saint-Jacques, j’ai rencontré des motivations très diverses et respectables. La recherche spirituelle, qu’elle passe par un défi physique et mental ou par un stop dans chaque église, est parfois, plus que souvent, présente. Pour moi, qui ne suis pas un chrétien pratiquant, marcher sur ce chemin est cependant plein de sens, j’aime mettre mes pas dans ceux des pélerins. Je crois aux forces de l’esprit, et dans ces instant là, je sens qu’elles peuvent m’habiter, d’une certaine façon. Mais la présence, enfin, d’un établissement où l’on sert à manger me rappelle aux turpitudes toutes terrestres de ma condition d’hommme qui marche. »

Cette semaine difficile finalement sur le plan moral et physique m'amène aussi à penser que ma place est, de plus en plus et réellement, sur les chemins. Le bonheur est le chemin, cette phrase boudhiste que l'on peut interpréter de différentes façons me revient à l'esprit...

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