24.9.11

Une semaine de récup

et il faut penser à la suite qui sera la Sainté-Lyon le 3 décembre.
En attendant la reprise de l'entrainement se fera tranquillement en fonction des sensations du moment.
Le podologue vu peu après la course m'a bien soigné les pieds et traité les hématomes sous les ongles des pouces. Une petite douleur de plus en plus légère au genoux gauche doit passer rapidement.

20.9.11

Un super 100 bornes

Dès le vendredi soir lors de la remise des dossards, j'ai pu apprécier la gentillesse de l'organisation pour ses explications. Après quelques tapas dans le quartier de Chamartin retour à l'hôtel pour une nuit réparatrice.

A 8 heures direction Fuencarral via le métro lieu de la ligne de départ ou j'ai pu retrouver avec joie Luismi un coureur espagnol rencontré lors de la TransAq. L'ambiance est chaleureuse et assez festive.

Après les consignes et explications sur le marquage le départ est enfin donné à 9h05.
Les 600 participants partent assez tranquillement. On passe ainsi rapidement sous l'autoroute qui entoure Madrid, pour se retrouver dans des quartiers modernes. Le sol est tantôt d'asphalte, tantôt de piste assez sablonneuse.


Ce type de terrain va nous emmener 7 km plus loin, jusqu'à TRES CANTOS qui sera le premier ravtaillement. Il fait chaud.

J'ai perdu Luismi lors du départ; de toute façon il m'avait prévenu que sans entrainement spécifique de sa part il allait beaucoup marcher.
En cours de route j'ai pu retrouver 2 coureurs rencontrés l'an passé à l'Ultramaraton del Soplao: Javier Serrano Abascal et son compère Moise Lavin Casuso.
Moise, Javier et moi lors des premiers kms

En fait c'est Javier qui m'a reconnu; c'est vrai qu'il n'y a pas énormément de coureurs français qui se déplacent pour ce genres de courses. On a fait les pipelettes pendant une heure parlant de 2011 et des projets 2012 ou de techniques de courses.
Je ne m'attarde pas à ce premier ravitaillement, j'ai assez d'eau pour continuer. J'abandonne donc mes amis  qui eux prennent leurs temps. 1h17 pour ces 12 premiers kms, soit un peu moins de 10 km/h, le rythme est bon mais j'ai une moyenne de fréquence cardiaque assez élevé, cela doit être du à la chaleur et peut être à l'altitude (Madrid est à 750 m d'altitude).
En reprenant ma route je revois Luismi qui arrive juste.
Le second tronçon fait aussi 11 km et comporte une bonne montée à mi parcours. On est en pleine nature et déjà sur le chemin de Compostelle (Via Pecuaria).

L'arrivée se fait au Polideportivo de Colmenar Viejo. 1h21 la moyenne baisse et il fait très chaud. Je refais le plein d'eau je mange un peu de pastèque, une pause technique et 15 minutes après me voilà reparti. Cela fait un peu plus de 22 km le prochain point de contrôle sera à 9 km et je vais mettre plus d'une heure pour y arriver. Je trottine, je marche, je trottine, je commence à être bien fatigué à cause de la chaleur. Je ne m'arrête pas longtemps à ce point, juste le temps de faire tamponner ma carte.



Direction Manzanares El Real qui marquera le 40 ème km. Les paysage sont bien sympas. On passe de plaines arides à des bosquets de chênes, de zones rocailleuses à des forêts. J'arrive à Manzanares au bout d'une heure quinze, je refais le plein de mes bidons je mange une petite assiette de salade de pâtes. Les visages sont bien marqués il est pas loin de 13 heures et le soleil n'est pas encore au plus haut, mais ça chauffe dur. Je bois en moyenne 1,5 litres d'eau pour 2h30 de course.

Il faut déjà repartir car je n'aime pas perdre trop de temps à ces points de ravitaillement, et c'est donc une fois de plus seul que je reprends ma route pour parcourir les 7 km suivant. Le chemin est partiellement ombragé et sablonneux, je peux courir un peu plus.

Je discute ici et là avec quelques un, le temps passe plus vite. Je viens de penser que je n'avais pas encore branché mon MP3 (en fait je vais faire toute la course sans ce qui est très rare). Voilà le point du marathon est passé et l'arrivée à Mataelpino proche. Il me tarde de passer les 50 pour voir si je pourrai tenir mon objectif de 12 heures. Les pistes succèdent aux sentiers sablonneux et aux sentiers mêlant racines traitres, et pierres. Les quelques routes sont principalement dans les villes traversées.

A 15h je suis à Nevacerrada. Depuis le départ ce n'est que succession de cotes et quelques petites descentes. On est parti de 750 m d'alt et on est seulement à 1050 m d'alt après 56 km.


Le plus dur reste à faire. Ce sera après le ravito de Cercedilla situé au km 63, mais il y a encore 7 km pour y arriver. Je recommence à courir ou plutôt à trottiner malgré le peu d'envie. J'en ai marre, vivement qu'il fasse plus frais. Une cycliste en VTT m'interpelle "eres Patrick ?", lui répondant par l'affirmative on discute un peu, c'est en fait une amie de Luismi,  elle m'annonce qu'il c'est arrêté car trop fatigué par la chaleur. Je serre les dents, il n'y a pas de raison que je ne termine pas.
Plus que 4 ou 5 km jusqu'à Cercedilla. C'est long.
J'y arrive enfin à 16h15. Je suis 82 ème et 8h35 de course de réalisé. Je bois je mange un bon plat de paella, j'évite le jambon et tout le reste, lorsque je revoie ma VTTiste qui insiste pour faire une photo avec son mari pour Luismi. Etant bien fatigué j'accepte en souriant sans trop savoir pourquoi.

Mais 16h42, il faut repartir pour le gros morceau, une côte de plus de 14 km qui va marquer le point culminant de la course à près de 1800m d'alt, l'Alto de la Fuenfria. C'est de ce col que l'on basculera sur Segovie.

La route est longue et laborieuse, je marche, me forçant à tenir un bon rythme sur ce revêtement d'asphalte. Je vais mettre 2h25 pour couvrir cette distance soit environ 6 km/h. Je double ainsi pas mal de concurrents qui eux sont dans le rouge. J'en avais laissé aussi quelques un à Cercedilla. Finalement mon allure prudente paye sur la deuxième partie de la course, je grignote tranquillement. On est dans un environnement typiquement montagneux avec ces pins, petits torrents et surtout, la fraicheur !!!!
J'ai mal aux pieds mais je ne veux surtout pas me dechausser. J'imagine vu la douleur que les ampoules ce sont percées (j'en ai rarement pourtant), et que je risque de perdre les ongles de mes pouces.
Devant moi d'autres marchent apparemment à la même vitesse car je ne leurs prends pas un mètre.
Ca y est à 17h50 je bascule enfin sur la descente vers Segovie. Plus que 22 km.
Normalement à allure footing cela fait 2 petites heures. Mais je sais qu'il me sera impossible d'y être comme prévu à 21heures. pourtant ce serait possible si, je n'avais pas mal aux pieds, aux genoux, si je n'était pas fatigué, si et si et si.
Je profite de ce point de contrôle pour me ravitailler et préparer ma frontale, car la nuit tombant vers neuf heures, je préfère être prêt. La descente se fait d'abord par un chemin pierreux qui réveille mon mal de pieds et comme je marche mal une gène aux genoux.
Puis, mais il fait déjà nuit, par une route avec un bon revêtement mais avec quelques faux plat. Au loin les lumières de ce que je pense être Segovie.

J'essai de relancer, de me forcer à courir même à faible allure, même 2 minutes ou 5 minutes, il faut avancer le plus vite possible. Changement de décors on quitte la route pour plonger à travers champs en direction des lumières de la ville. Au loin la cathédrale est illuminé j'imagine que l'aqueduc est à proximité... . Il me reste 11 km de pistes sablonneuses jusqu'à la ville. Cette piste est constellé de trous et avec le seul éclairage de ma frontale c'est un peu juste pour voir les différences de niveau. Du coup je manque me tordre plusieurs fois la cheville. Je double ainsi quelques un qui m'avaient doublés dans la descente et qui sont vraiment cuit.
Ségovie afin, le bitume, les rues, les ronds points, direction le quartier historique, je redouble encore une personne je cours à nouveau, pas très vite car mes pieds me font souffrir, mais je cours. Quelques encouragements dans les rues, quelques "animo campeon", et oui cela aide bien, je regarde ma montre, elle m'indique 100 km et toujours pas d'aqueduc en vue, plus que.... que, ça y est ce magnifique et immense aqueduc est là, avec la ligne d'arrivée signe de délivrance. Cela fait 101 km.

3h25 pour le dernier tronçon de 22 km. Il est 23h45, Cari et Luismi sont là en famille pour me supporter dans les derniers mètres. Je termine à la 70 ème place, Javier et Moise termineront bien plus tard en 16h55, il en restera plus de 420 qui arriveront d'ici le dimanche matin 9h. Il faudra que je revienne pour manger le cochon de lait au four, de toute façon je n'ai pas faim, je suis trop épuisé, mon seul plaisir sera une bouteille d'eau gazeuse.

J'ai la médaille, une de plus, je suis content; demain j'aurai surement oublié la douleur et surtout les résolutions prises durant la journée de ne plus faire ce genre de courses......